La révolution Modern UI dans Windows
Windows et Modern UI
Pourquoi Modern UI? Cette nouvelle interface déclenche l'incompréhension des utilisateurs qui trouvent l'interface difficile à utiliser sur le bureau et regrettent les icônes et le menu démarrer de Windows 7.
Ce que les utilisateurs ne comprennent pas c'est que Windows 8 est un système de transition. Et cette conception est en fait une décision plutôt judicieuse de la part de Microsoft.
La firme anticipe un futur où l'ordinateur de bureau, imposant et bruyant, va disparaître. Quand on sait que les fabricants de smartphones prévoient qu'en 2014, le processeur graphique d'un mobile sera plus puissant que celui d'une console de jeu de la même époque, on devine que le monde de l'informatique va changer. Tablettes et smarphones connectées à un écran et un clavier remplaceront les ordinateurs classiques, aussi bien au bureau qu'à la maison.
Et Microsoft se tient prêt à cette éventualité. Pour cela elle a construit Modern UI, une interface convenant une tablettes. Mais si elle veut une adoption massive de Modern UI, il lui faut des logiciels et pour avoir des logiciels, beaucoup de logiciels, il faut une diffusion massive d'appareils doté de Modern UI. D'ou l'idée, tout à fait logique de placer Modern UI sur les ordinateurs de bureau actuels, à coté d'une interface à icône classique. Lorsque la majorité des utilisateurs passera aux tablettes, Modern UI aura déjà des centaines de millions d'utilisateurs. Et des tonnes de logiciels!
L'interface que je connais si bien s'en va!
Le Windows classique ne disparaît pas
Windows 7 est toujours présent dans Windows 8. Le temps de démarrage est réduit, les logiciels sont améliorés quand à leurs interfaces et leur fonctions, (voir Windows 8, une conception nouvelle), mais on retrouve tout ce que l'on apprécie dans l'ancienne interface:
- Multiples fenêtres qui se chevauchent.
- Fenêtres de taille variable.
- Multi-tâches: un programme peut continuer à tourner en tâche de fond alors qu'on en utilise un autre.
- Barre de tâches avec icônes surgissante en bas d'écran.
- Accès au système de fichier.
- Les icônes représentant les applications restent là où on les met au contraire des tuiles qui correspondent aux logiciels les plus souvent utilisés, donc évoluent d'elles-mêmes (il y a un mécanisme pour les attacher à une position, cependant).
Outre le fait que le bureau classique reste disponible au choix de l'utilisateur, beaucoup de fonctions de Modern UI restent méconnues.
Par exemple, on ne voit que le nouveau menu réduit qui est fait pour écran tactiles et est moins pratique que le menu démarrer habituel, même s'il fonctionne avec la souris. Mais Modern UI dispose d'une commande pour afficher une liste complète des toutes les applications installées. Elle n'a rien à envier au menu démarrer des précédentes versions.
En fait la plupart des fonctions dont on déplore l'absence dans Modern UI pourront être ajoutées sous forme d'applications indépendantes avec une tuile sur l'interface.
Si l'on considère que Modern UI est juste une nouvelle interface ajoutée à l'ancienne, il devient beaucoup plus facile de l'adopter pour les utilisateurs habitués à un ordinateur de bureau.
Certains voudraient que l'on puisse installer l'interface de son choix lors de la première utilisation et qu'ainsi l'on reste sur l'interface de Windows 7 seule si on le désire. Mais cela irait à l'encontre de l'objectif évident de Microsoft exposé au début de cet article.
Ce qui change
Pour l'utilisateur, une interface différente où tout est dans le mouvement: pas de boutons ni de listes. Pour le développeur, c'est la fin des API traditionnelles, même s'il continue à utiliser les mêmes langages d'interface et de programmation.
On aura le choix sous Windows 8 entre cette interface de conception entièrement nouvelle et la version Desktop compatible avec Window 7 et supportant les mêmes logiciels.
Nouvelle interface pour l'utilisateur
Plus de fenêtres en cascade comme on les connaît depuis le début de l'interface graphique, donc depuis 1995 pour Windows. Elles permettent de passer facilement d'une application à l'autre, mais cela ne veut pas dire qu'on ne peut pas le faire sous Modern UI, simplement on ne voit qu'une chose à la fois (c'est cohérent avec l'idée d'application immersive), il faut appuyer sur une touche ou faire un mouvement des doigts pour passer à une autre application.
La barre de tâches, les icônes du bureau, le bouton démarrer, les gadgets, tout cela disparait, on ne voit plus que les images correspondants aux applications. Mais si on ne voit pas le bouton démarrer, le menu de sélection est toujours présent, il faut pousser la souris là où il se trouvait encore dans Windows 7 pour le faire apparaître. Modern UI demande donc un peu de savoir-faire et le débutant devra lire un manuel, comme lorsqu'on acquiert un nouveau matériel.
Nouveau backend pour le programmeur
Les programmeurs étaient habitués à Win32 et à .NET. Cela n'existe plus, tout au moins sous la nouvelle interface, même si ces API perdurent sur le Desktop. Pour Modern UI le backend est WinRT, et il fonctionne différemment, entièrement en mode asynchrone. Chaque appel à une fonction ouvre un nouveau thread, indépendant du délai de fonctionnement des autres.
C'est quelque chose avec quoi devra se familiariser le programmeur, même si l'on peut continuer à utiliser XAML et le langage C#.
XAML n'est pas le seul langage d'interface, HTML 5, en conjonction avec JavaScript est une alternative. Il ne faut pas compter cependant sur la portabilité de l'application, car sous Modern UI, elle doit s'interfacer avec les fonctions de WinRT qui donnent accès aux fonctions du système et WinRT n'est présent que sur Windows 8.
Pour espérer faire fonctionner l'application sur un autre environnement il faudrait disposer de l'équivalent pour WinRT de ce que l'on a pour .NET, un framework compatible comme Mono sous Linux. Cela reste à réaliser. Il va de soi que Microsoft va offrir aux logiciels des possibilités étendues à travers WinRT, comme par exemple Kinect, pour inciter les éditeurs à cibler cette plateforme propriétaire spécifiquement (ce qui oblige à passer par la boutique en ligne qui assure un pourcentage de 30% à Microsoft).
Le programmeur doit aussi dire adieu à Silverlight, car IE sous Modern UI ne supporte pas les plugins. C'est fini aussi pour Win Forms qui était encore implémenté sous WPF, car WPF n'existe plus.
Quand à .NET, il difficile à dire
s'il est toujours présent. L'API à changé, a été réorganisée, un sous-ensemble de .NET est toujours présent, mais on ne l'utilise plus de la même façon, c'est devenu plus simple.
Pour continuer à utiliser ces technologies, il faut programmer pour le Desktop classique plutôt que pour Modern UI. Mais il est vraisemblable que l'utilisateur se tournera vers Modern UI et que ce dernier offrira des quantités de nouvelles applications immersives qui lui feront apprécier cet interface. Il y a donc un train, ou plutôt un Modern UI, à ne pas rater.
Et les applications web?
Une application web ne fonctionne pas directement dans Modern UI, même s'il supporte les mêmes standards, car sur cette plateforme les logiciels fonctionnent en interaction avec WinRT. Mais parmi les applications déjà disponibles figure une version spéciale du navigateur Internet Explorer 10, qui lui, permet de faire fonctionner ces applications en ligne.
Modern UI est visiblement une interface pour tablettes. Microsoft fait donc le pari qu'elles deviendront si populaires, que l'utilisateur voudrait utiliser tout ordinateur comme il utilise une tablette.
Adieu gadgets...
Microsoft estime que les gadgets de Vista et Windows 7 seront inutiles sous la version 8 et incite déjà les programmeurs à cesser d'en créer.
Les gadgets (ou widgets) sont des applications légères qui fonctionnent sur le bureau, donc en permanence sans avoir besoin d'être lancées, et fournissent des informations que l'on consulte fréquemment telles que calendrier, utilisation du processeur ou de la mémoire, le temps dans la région.
Mais les applications immersives de Modern UI, faites en JavaScript et HTML 5 ou XAML, remplacent-elles les widgets?
Elles sont bien sûr plus évoluées et sont destinées à fonctionner en plein écran. Mais aussi elles sont interactives. Chacune peut fournir des information directement telle quelle, sans que l'on ait besoin de lancer l'application correspondante. Par exemple, on peut voir une partie du calendrier, avoir le temps de la journée et local pour une application météo, etc...
L'interface Modern UI est conçue comme une combinaison de la barre de tâches à icônes surgissantes qui affichent une vue réduite de l'application, et les gadgets. La présentation est similaire avec des images côte à côte, sauf que les tuiles sont au centre de l'écran et non plus sur le coté.
Une application Modern UI peut fonctionner comme un gadget qui fonctionne en permanence sur le bureau, mais aussi une fois sélectionnée, comme une application immersive occupant tout l'écran. Le meilleur de deux mondes en fait.
Ainsi Windows 8 et surtout l'interface Modern UI, veut être une synthèse à la fois de tous les systèmes, tablette ou PC de bureau et de toutes les applications, bureautiques, utilitaires, jeux ou widgets.
Les développeurs vaches à lait
Le détails de ce que coûtera pour les développeurs une application Métro ont été dévoilés par Microsoft le 23 juillet 2012.
Le modèle économique est directement copié sur celui de l'Apple Store mais avec des montants différents.
D'abord il faudra ouvrir un compte sur la boutique. Il en coûtera 49 dollars pour un particulier et 99 dollars pour une entreprise. Ensuite il faudra encore verser un pourcentage de 30% sur les ventes à Microsoft! Une fois un montant de vente de 25000 dollars atteint, ce pourcentage tombera à 20%. Cela restera assez fructueux pour la firme!
On se demande pourquoi l'auteur d'une application à 1000 dollars devrait payer 300 dollars tandis que l'auteur d'une application à 2 dollars paie 60 cents pour le même service!
Le prix minimum d'une application étant de 1,49 dollars, le coût du service est alors de 50 cents, ce qui est sans doute le coût de revient pour Microsoft. Le reste est du bonus!
Il est possible de mettre sur la boutique des applications gratuites, dans ce cas seuls les frais de compte sont versés.
Le paiement à partir de l'application elle-même est supporté et comme on prévoit une augmentation considérable de ce type de transaction dans les années à venir, il est normal que Microsoft s'investisse dans ce marché.
Une autre condition posée est qu'aucune somme n'est versé à l'éditeur avant qu'il n'ait cumulé 200 dollars sur le compte.
Le projet de Microsoft veut transposer à Windows ce qui a bien réussi à iOS, mais supposons qu'un développeur propose une interface similaire à Modern UI en version gratuite - et je suis bien placé pour savoir que ce projet est en cours - les éditeurs se sentiront-ils obligés de passer par les conditions de Microsoft pour diffuser leur produits? Il existe aussi des boutiques gratuites pour les applications HTML 5, Mozilla en offre une.
Un simulateur est proposé pour permettre à l'éditeur de tester le fonctionnement du système pour son application. Je pense qu'il faudra le coupler à un logiciel de gestion bancaire.